Après s’être (enfin) habitués aux 4000 mètres d’altitude et à la curiosité/aboiements des chiens errants, nos volontaires se sont attelés à la découverte des 3 centres de Potosí.
YACHAY MOSOJ
Le premier, Yachay est situé dans un haut quartier accolé à la montagne: rouge, propre, convivial. La cour intérieure est en rénovation, les murs sont tous peints de couleurs chatoyantes et parsemés d'affiches de préventions en tout genre: sexuelle, hygiénique etc. On y va à pied, nos compagnons sont désormais habitués à gravir les pentes et ne se font plus doubler par des grands-mères chargées de quelques dizaines de kilos.
La liste d'appel comporte 200 noms mais la plupart sont partis chez eux à la campagne pendant la première semaine. 3 éducateurs encadrent les jeunes en fonction de leur âge. Un d'eux est payé par les fonds récoltés par Mission POTOSI: celui-ci est notamment un adepte de l'ordinateur et n'hésite pas à initier les plus jeunes.
Rencontre le premier jour autour du déjeuner: soupe et riz comme tous les jours après la bénédicité. Avec les éducateurs, nos volontaires prévoient les activités du mois. Ils réalisent une carte du monde sur un tissu géant pour leur apprendre à placer des pays dont il est intéressant de connaître la position: par exemple la Bolivie... ou la France.
Chantier important pour nos jeunes boliviens: l'hygiène n'est pas une évidence pour tous - et cela se sent. Pour les aider à assimiler certaines de ces notions, rien de mieux qu'une chanson intitulée "Bamos a los banos para limpiar las manos"
La semaine se finit par la création de petites médailles de la coupe du monde de football. Qui aura ces médailles dans deux semaines, nous avons notre petite idée...
"Vamos a los baños
Para limpiar los manos
Antes de la comida
Para que sea buena
Vamos a los baños
Para usar cepillos
Despues de la comida
Para une buena sonrisa"
PALAIVIRI
Le second se situe à l’entrée de la zone minière en contrebas de la montagne, c'est une sorte de maison à deux étages qui héberge des enfants répartis en deux groupes d'âge. Il n'y a pas d'extérieur ni d'eau courante pour les enfants de ce centre mais l'amour est au rendez-vous quoiqu'il en soi.
Pendant la semaine, coupe du monde oblige, nos petits boliviens de Palaiviri ont eux aussi appris les pays dans le but de placer les pays de la coupe du monde... et le leur accessoirement. Oui car certains pensent que Potosi est un pays, pourquoi pas après tout, nous avons des bretons en France après tout.
Les enfants apprennent à réaliser des bracelets brésiliens. Notons à cet effet que tout le monde sait placer le Brésil car tous sont fans du Brésil - ils ont quand même remporté 5 fois la coupe du monde. Le foot constitue pour tous les enfants de Potosi une activité primordiale, à 15 minutes du centre de nombreux enfants de la ville s'y retrouvent pour y jouer. C'est ce qu'on fait nos volontaires de Pailaiviri après avoir organisé une petite bataille d'eau.
Enfin une de nos étudiantes a eu la bonté d'offrir les bonnets tricotés par les soins de sa grand-mère aux plus jeunes du centre. C'est du made in France, qualité assurée, sourire à la clef.
ROBERTITO
Enfin nos volontaires les plus chanceux ont le privilège de prendre le bus plus en profondeur dans la zone minière pour aller au centre de Robertito.
Le voyage est éprouvant pour certains qui craignent qu’à tout moment le chauffeur et sa conduite audacieuse ne les fassent dégringoler la montagne pentue. Les enfants de Robertito - et leurs fidèles chiens- habitent autour des mines improvisées et se rendent au centre à pied tous les matins. Après la journée nos volontaires redescendent la montagne - non pas à cheval- mais à pied en raccompagnant chacun chez soi, tous escortés par les chiens des petits boliviens.
À Robertito la première semaine a permis de faire l’état des lieux, de contempler l’ampleur des rénovations à venir et de faire connaissance avec les enfants âgés de 3 à 13 ans pour la plupart, en leur proposant des activités autour de la Coupe du Monde. Les enfants sont d’une redoutable énergie quand il s’agit de câliner nos aventuriers ou de les repeindre avec leurs pinceaux dégoulinants de peinture à l’eau.
Sur le petit terrain de foot, ils semblent tous avoir au moins une dizaine de poumons ce qui n’est pas sans décourager nos vaillants volontaires essoufflés après 10 minutes de jeu. Enfin chaque après-midi, un film leur est proposé en plus des diverses activités du jour.
C’est à Robertito que l'infrastructure est la plus précaire, l'objectif des prochaines semaines est de refaire la peinture et le sol de la salle de jeu, bien trop abimés aux yeux de nos étudiants - le parquet faisait office de puzzle géant pour nos jeunes boliviens. Enfin il est prévu de réaliser des toilettes sèches au cours des semaines 3 et 4.
Pour tous les volontaires de la mission, le retour à l’auberge ne se fait pas avant d’avoir acheté le nécessaire en matériel pour les activités du lendemain au Mercado central. Le soir, tout le monde est heureux de s’effondrer dans les canapés du salon commun pour raconter sa journée, tout ça pour généralement finir au lit à 22h après avoir mangé des salades de légumes boliviens. On retient qu’untel ne s’était pas lavé depuis quelques jours et qu’un autre est tombé malade, mais le mot qui revient le plus est bel et bien « mignons ».
