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Le pôle microcrédit en action

Partie I - Un choix difficile


Disposant d'un budget de 1800 bolis (soit 230€ environ) pour le mois de juillet, nous avons rencontré en début de mission 4 mamas de PASOCAP qui étaient intéressées par un prêt, pour examiner leurs projets.


Voila une petite présentation des projets en question:


- Doña Dominga : elle souhaite obtenir un prêt pour agrandir sa maison, plus exactement pour construire une pièce supplémentaire. Elle vit actuellement à la périphérie de Potosi, dans une petite pièce avec un unique lit pour son mari et ses quatre enfants. Son mari travaille à la mine et nous a dit pouvoir construire lui-même la nouvelle pièce. Il a "simplement" besoin de 15 000 bolis pour acheter le matériel nécessaire à la construction.



- Doña Eva : elle vit avec son père et ses deux petites filles, ayant perdu son mari à la mine, et souhaiterait un prêt pour pouvoir acheter un four et des ingrédients afin de lancer un petit commerce de pain. Elle est actuellement dépendante de son père tant pour son loyer que pour sa vie de tous les jours, et ce petit commerce lui permettrait de réellement s'émanciper.



- Doña Estel : elle possède un petit commerce et achète à Oruro des marchandises qu'elle revend à Potosi. Le problème est qu'elle vend à crédit et se retrouve donc souvent en difficultés financières. Elle estime avoir besoin de 2500 bolis en fonds de roulement, pour pouvoir continuer à acheter des marchandises.


- Doña Justina : elle a investi dans un terrain afin d'y construire une maison plus grande que celle dans laquelle elle vit actuellement. Elle a besoin de 5000 bolis pour rembourser son terrain. Suite à un premier entretien avec elle, nous avons pris rendez-vous pour visiter sa maison et son terrain, mais elle nous a posé un lapin: elle s'est pointée au RDV avec 1h30 de retard (jusque-là, c'est normal, elle a fait aussi bien que les autres!) pour nous dire que finalement elle ne voulait pas de notre prêt parce que 1800, ce n'était pas assez pour elle...


Après maintes réflexions, nous avons choisi de soutenir Doña Eva car nous avons été touchées par sa situation précaire et sa vulnérabilité, mais plus encore, nous avons vu en son projet un moyen d'émancipation économique et de développement à long terme. Nous avons beaucoup hésité, mais nous savons que la mission août pourra choisir de soutenir un de ces autres beaux projets!


Partie II - Signature formelle et frénésie d'achats


Le mardi de la dernière semaine de mission a été consacré à la signature du contrat et à l'achat de tout le matériel nécessaire au projet. Fidèle à elle-même, Doña Eva est arrivée une heure en retard (petite amélioration!) munie de son éternelle casquette rose (assortie à ses vêtements, son sac et sa petite fille). Nous lui avons rappelé les clauses du contrat et avons discuté avec elle des modalités de remboursement afin qu'elles soient le plus adaptées possible à sa situation. Puis est venu le moment solennel: la signature du contrat.


Petite frayeur cependant lorsque Doña Eva nous a demandé ce qu'il se passait quand on ne remboursait pas et s'est montrée intéressée par l'histoire d'une mama ayant pris la fuite sans avoir rien remboursé...mais peur vaine, ce n'était "que pour savoir"!


Après ce moment d'intense émotion, direction le Mercado Uyuni pour les petites emplettes. L'achat du four a été plutôt rapide: Doña Eva a flashé sur un modèle adapté à son projet (vrai four à pain) et élégant, en témoignent les multiples photos qu'elle a prises en l'espace de 5 minutes (four tout seul, four avec elle, four avec nous, four tous ensemble, four pas encore monté, four en train d'être monté, on en passe et des meilleures !).



Plus sérieusement, nous avons été touchées par son bonheur et son excitation et avons été heureuses de partager ce moment important avec elle. Ce n'était pas un achat anodin, car le prêt représente tout de même 6 fois son salaire mensuel.

Nous l'avons ensuite accompagnée pour les derniers achats: farine, huile, sucre, et table.

Son projet peut désormais commencer et la mission août se chargera de vérifier l'avancée de son commerce!


Partie III - Le microcrédit avec Cepromin: à la recherche des mamas perdues


Depuis quelques années, le microcrédit est devenu compliqué avec Cepromin et nous avions cette année pour unique tâche d'obtenir des remboursements manquants datant parfois de plusieurs années. Sur les 4 mamas encore endettées, nous avons appris en début de mission qu'une était partie à la campagne (au calme) sans donner bien évidemment d'adresse et qu'une autre avait déménagé sans prendre la peine non plus de nous prévenir. Nous avons tenté de rendre visite aux 2 mamas encore présentes à Potosi, mais elles se sont révélées aussi introuvables que les autres (adresse fausse..). Mais haut les cœurs, nous sommes convaincues que la mission août aura plus de succès que nous!


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