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JOUR 16,17 : BALADE A LA MONTAGNE


C’est de nouveau le weekend et nous décidons de nous offrir un moment de détente en dehors de la ville. Enfin, détente est un bien grand mot : nous partons un trek dans les montagnes de Kari – Kari qui bordent Potosi. Là, furent creusés par des indiens condamnés aux travaux forcés des lacs artificiels.

Nous commençons donc par sortir de la ville en bus et de là c’est parti pour l’ascension. Car oui, si Potosi est à 4090m, nous, on va monter jusqu’à un point culminant à 5000m. Et donc on monte. Encore et toujours. Pendant des heures. On en perd en route, ça râle, ça regrette, ça regarde le paysage, ça trouve que c’est beau mais que c’est haut et ça aimerait bien arrêter de monter, ça demande s’il n’y avait pas une route alternative. Mais on passe entre des lagunes merveilleuses, nous sommes seuls, l’air est pur, l’oxygène rare et les muscles se donnent à fond.

Après les derniers mètres de montée, les plus durs que nous ayons jamais gravis, le guide annonce enfin la descente. Et quelle descente. C’est raide, ça glisse, mais apparemment c’est aussi la plus simple. Et nous reprenons notre trajet entre les lagunes, mais cette fois ci c’est plus simple. Les gens râlent moins. Ah bah si, en fait ça descend trop.

Après presque 8h de marche (pauses comprises) le premier jour, nous arrivons chez notre hôte, Don Esteban.

Don Esteban n’a pas d’âge, il vit seul avec ses chiens et ses lamas, dans une maison où l’électricité se résume à un panneau solaire connecté à une lampe qu’il n’utilise pas et l’eau courante à un robinet qui dispense de l’eau jaunâtre. Don Esteban fait sécher son lama sur une corde à linge au milieu de sa courette et donne les os à ses chiens. Ah et détail important : Don Esteban ne parle pas espagnol.

Nous nous installons donc chez notre hôte étrange, et passons une folle nuit autour du feu à jouer tous ensemble au loup garou (le jeu de carte), sous le regard interloqué de Don Esteban, qui ne comprend rien à ce qui passe. Et à 22h30, tout le monde est au lit. Enfin dans son sac de couchage sur son matelas constitué d’une planche en bois et d’un tissu de laine de lama tressée d’un confort... particulier.

Après cette nuit, où bien peu purent s’endormir plus de 22 minutes, notamment dans la chambre où 7 personnes avaient réussi à s’entasser, le chemin reprend. Et mauvaise nouvelle : ça remonte. Bonne nouvelle : ça dure pas longtemps. Mais mauvaise nouvelle : il n’y a pas de chemin pour la descente. Cela se fera à travers les champs, cultivés ou non, à travers les troupeaux de lamas et de moutons étonnés de nous voir, à sauter par dessus des murs en pierre et à traverser des rivières, heureusement à sec.

Nous arrivons enfin dans la commune de Chaqui, petite bourgade où l’eau sort de la montagne naturellement à 38°C. Les locaux viennent ici se baigner, déjeuner le dimanche en famille, et surtout laver leur linge. Mais notre petit groupe est bien fatigué et rêve d’une seule chose : dormir. Quelques vaillants sont allés à la rencontre des locaux, les voir laver leur linge, préparer leur barbecue et ont même testé le lama grillé (NDLR : à l’occasion, goutez c’est fâmeux. Un peu dur sous la dent, mais griller sur une bonne plaque bien grasse et sale, ça a un petit gout fumé, c’est délicieux). Tout ça avant de repartir vers la belle et polluée Potosi, qui nous manquait déjà.

--- LES ANECDOTES ---

Claudia, qui n’aurait jamais du faire ce métier

Marco, qui passe son temps à attendre Claudia

Charles, asthmatique, fumeur , qui court tel un cabri à 5000m d’altitude et qui aurait certainement mis 4h à faire la balade complète s’il n’y avait pas eu le reste du groupe.

Ceux qui râlent.

Ceux qui ne râlent pas, mais quand même un peu indirectement.

Louise, face au lama séché.

Louise, le lendemain matin, qui a survécu à la nuit avec le lama séché.

Esteban, qui fait du feu avec de bouses de lama.

Le feu, qui tient bien des heures, mais qui a imprégné de sa douce odeur TOUTES nos affaires.

Charles, qui meurt le tout premier.

Isma, qui a manifestement une tête de loup garou, parce que le conseil du village veut toujours l’abattre.

Prunelle, qui est tout le temps loup garou.

Valentine, qui a failli se brûler dix huit fois et s’est pris des bouts de lama séchés dans la figure une bonne vingtaine de fois.

Pauline qui est pas discrète.

Pauline qui condamne à mort un autre loup garou, son compère pourtant.

Charles, qui se prend des coups toute la nuit.

Isma, qui part sans sac de couchage.

Ghali, Oriane et Anas, qui ont bien dormi, eux.

Oriane qui fait un câlin à un cheval.

Ghali, Badr, Anastasie, Louise, Valentine et Isma, qui on testé le lama grillé sur la plaque de barbecue peu ragoutante. Et qui ont trouvé ça bon.

Le bon docteur de Sucre croisé en route, qui nous a conseillé de pas manger ici pour des raisons d’intestins de touristes. Oups.

La sieste dans le trajet du retour

La douche. Meilleure douche.

---- PETIT MOMENT D’INTERROGATION ---

Sujet : Charles, asthmatique, fumeur, portant à lui seul 6L d’eau et les affaires de tous les autres mecs, plus de la nourriture pour le lendemain, mais cabri insoupçonné des montagnes boliviennes, coureur de marathon en puissance et Ferrari des treks en montagne. Comment fait-il à la fin et pourquoi ne s’inscrit-il pas immédiatement à l’Iron Man d’Hawaï ??

Vous avez 4 heures.

--- PETIT MOT AUX MAMANS ---

Malheureusement, plusieurs accidents ont été à déplorer pendant ce treks :

Oriane s’est blessé à la cheville. On a cru à une entorse mais elle s’est remise à gambader au bout de 30 secondes. Donc ça va.

Valentine et Anastasie ont perdu leur honneur en tombant lamentablement dans la boue. Mais Anastasie fut plus discrète que Valentine et l’a fait alors qu’il n’y avait relativement personne autour. Mais ses chaussures en souffrent encore.

Charles a été perdu à la cause de la montagne et a décidé de tester tous les chemins de randonnée les plus dangereux de France et de Navarre, en commençant par le GR20 de Corse.

Mis à part ça, ça a été.


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