Après un week-end découverte à Sucre – magnifique ville imprégnée d’une histoire coloniale mouvementée –, nous voici rejeté depuis hier dans une réalité plus compliquée : bloquée pour une durée indéterminée, la ville de Potosi subit une grève citadine depuis lundi. Cette grève s’inscrit dans la continuité de nombreuses colères potosiniennes depuis des années (la grève de 2004 aurait ainsi duré plus d’une quinzaine de jours).
C’est donc à l’aide de rocs et de petites pierres qu’ils bloquent les rues une par une, empêchant bus et voitures de circuler. Tous les commerces semblent fermés mais cette grève reste bolivienne : il suffit de toquer aux volets fermés ou de passer par une porte dérobée pour entrer et découvrir une activité cachée mais presque intacte.
Nous nous voyons donc forcés de nous déplacer à pied ; or, quand il s’agit d’aller dans les centres de montagne situés à plus d’une heure et demie de marche, nous arrivons exténués dans des centres vidés de la moitié des habitués. Nous n’en perdons pas pour autant notre témérité et continuons à enseigner, soigner et jouer toute la journée.
Pour les petites anecdotes, nous avons surpris Alberto – 17ans – en train de lire un dictionnaire pour se distraire, observés les enfants manger leurs oranges en entier (peaux comprises) et enfin appris que la viande accrochée à une fenêtre du centre La Plata était en fait du lama séché que la cuisinière prévoyait bientôt de manger !
